OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Une histoire interactive de la science du climat http://owni.fr/2011/06/28/une-histoire-interactive-de-la-science-du-climat/ http://owni.fr/2011/06/28/une-histoire-interactive-de-la-science-du-climat/#comments Tue, 28 Jun 2011 13:30:41 +0000 Martin Clavey http://owni.fr/?p=70996 Quand on parle du réchauffement climatique et de l’impact de l’homme sur celui-ci, les discussions s’enveniment rapidement et certains se retrouvent souvent atteints par le syndrome de Galilée. Faisant appel au crowdsourcing, le site Skeptical Science, qui revendique le scepticisme face aux sceptiques du réchauffement climatique, a produit une web-app très fournie présentant les différentes publications scientifiques sur le sujet dans une timeline interactive. Elles ont été classées en trois catégories :

  • Sceptiques (Skeptical papers)
  • Neutres (neutral papers)
  • Pro-réchauffement climatique lié à l’homme (pro-agw ou pro anthropogenic global warming papers)

Cette classification, un peu compliquée, est basée sur la liste des “mythes” sur le climat qu’a établie le site dans laquelle on retrouve des assertions telles que “L’acidification des océans n’est pas une thèse sérieuse“, “le réchauffement est dû aux rayons cosmiques” ou encore “c’est un cycle naturel“. Quand un article scientifique est ajouté dans la base de données, il est associé à l’un de ces “mythes”. Si il confirme le “mythe”, l’article est classé dans les papiers sceptiques sur les conséquences des activités de l’homme sur le réchauffement de la planète. Attention, ça ne veut pas dire que l’article réfute en bloc les effets de l’homme sur le réchauffement, mais qu’il contredit un des points de la thèse anthropique du réchauffement de la Terre. De même si l’article est classé dans les “pro-agw”, c’est qu’il confirme un des arguments tendant à prouver que l’homme est pour quelque chose dans le réchauffement de notre planète. Les papiers neutres sont soit des papiers liés à plusieurs “mythes” dont les résultats s’annulent, soit des papiers qui ne sont liés à aucun “mythe”.

Les internautes qui ont participé à cette web-app via un formulaire (il faut d’abord s’enregistrer sur le site) ou via l’add-on Firefox, ont déjà recensé 4 884 articles scientifiques.

De la correspondance de notre cher Baron Fourier (découvreur de l’effet de serre) avec le professeur Sullivan publiée dans l’American Journal of Science en 1824 aux 934 papiers qui sont déjà parus cette année, chaque bulle représente le nombre d’articles produit par année dans chacune des catégories.

(Cliquez ici pour accéder à l’application)

En jouant avec la scroll bar, on navigue dans la recherche sur le climat et on peut, par exemple, constater que :

  • globalement, le nombre de papiers sceptiques est très faible
  • le nombre de publication sur le climat a explosé depuis les années 2000.

Même si les critères de catégorisation des papiers sont perfectibles, cette web-app permet d’avoir une bibliographie assez globale et originale sur le climat. Cette application montre, en tout cas, que même quand on parle de science à un niveau élevé, le crowdsourcing peut être très efficace. N’hésitez pas à continuer à enrichir l’application !


Web-app découverte grâce à Knowtex

Photo FlickR CC PaternitéPas d'utilisation commerciale par doug88888

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Copenhague : élan ou échec ? http://owni.fr/2010/01/14/copenhague-elan-ou-echec/ http://owni.fr/2010/01/14/copenhague-elan-ou-echec/#comments Thu, 14 Jan 2010 20:36:37 +0000 Isabelle Delannoy http://owni.fr/?p=6977 [NDLR] Sur eco-echos, Isabelle Delannoy fait le bilan du sommet de Copenhague, de l’intérieur. Nous publions ici les deux premiers billets de ce travail en cours.

Ce billet sera probablement le premier d’une série. Le sujet est vaste, l’expérience de Copenhague a été forte… et je ne sais pas bien comment commencer. Je vais peut-être tout simplement essayer de la raconter.

Je suis allée à Copenhague du 10 au 19 décembre. Nous devions suivre le sommet avec Anne Sophie pour le climatoblog (blog dédié et allié aux sites youphil.fr, slate.fr et ecoloinfo.com) et le mouvement tcktcktckt grâce auquel nous avons obtenu nos accréditations. Je suis arrivée quelques jours après le début du sommet et partie le lendemain de la clôture. Pendant ces dix jours, je n’ai fait, comme tous ceux qui étaient là avec moi, autour de moi (notamment Anne So, d’Ecolo-Info, et Laure de Libé, copines de longue date maintenant) que cela : suivre le sommet, voir les acteurs, et il était impossible de tout suivre seul. Nous étions en fait une armada à se répartir les tâches, suivre les négos, les couloirs, analyser…. en travaillant ensemble sans forcément se connaître. En étant connectés aux blogs des uns, aux journaux des autres, et aux twits toute la journée.

Anne Sophie vient d’écrire sur ce sujet aujourd’hui : la force du media participatif, son importance cruciale dans les sujets écologiques, que l’on a vécue très fortement à Copenhague.

L’arrivée à Copenhague était saisissante. La ville semblait battre au rythme de l’espoir que suscitait le sommet. Chaque place majeure était l’occasion d’une exposition.

L'exposition des "Terre", Copenhague 2009

Dans le metro, des agents vous accueillaient et pour peu que vous soyez munis d’un badge (les fameuses accréditations pour le Bella Center le centre des négociations – nous étions 45000 à en avoir une !) les transports devenaient gratuits. Tout ce que le monde pouvait comporter de personnes les plus engagées pour le climat était rassemblé dans quelques km2. Et c’est comme ça que les rencontres improbables devenaient possibles. La preuve ? Rajendra Pachauri, le président du GIEC (faut-il le dire ? !!) croisé dans le métro !

Avec moi !

Avec moi !

Avec Anne-Sophie

Avec Anne-Sophie

Dans le Bella, vous aviez l’impression de voir la diversité du monde réunie. C’était la première semaine. Les élus n’étaient pas encore arrivés, seuls les négociateurs (les “sherpas”) travaillaient et on croisait dans les couloirs bon nombres d’observateur des ONG.

Chaque groupe avait son centre, comme des QG dans la ville : les ONG étaient rassemblées au Klimaforum, les négociateurs politiques au Bella, les entreprises ont tenu leur salon, le Bright Green, les maires le leur quelques jours plus tard, les blogueurs étaient réunis au Fresh Air center, les medias se dispatchaient dans la ville surtout lors des manifs, on les voyait au Klimaforum et surtout au Bella. Chacun de ces groupes a joué une importance cruciale, chacun selon son rôle. Le plus surprenant était de constater combien chacun de ces QG dégageait sa personnalité, avec des méthodes de travail bien différentes. Il y avait des passerelles entre ces groupes, des membres d’ONG ou des blogueurs négociateurs, des blogueurs fédérateurs des ONG (Avaaz, 350.org…)

Le Fresh Air center, mon QG ;)

Le Fresh Air center, mon QG ;)

Je vous ferais bien une carte de Copenhague en situant tous ces QG mais ça me prendrait des plombes. En fait, ça ressemblerait assez à ça !

(Et le village a bien résisté aux envahisseurs ...)

(Et le village a bien résisté aux envahisseurs ...)

Un échec des pays du Sud face aux pays industrialisés : une limitation des hausses des températures fixée à 2°C

Que signifie la limitation des hausses de température à 2 °C ? Elle signifie qu’on se fixe l’extrême limite au delà de laquelle les emballements climatiques sont fortement probables. Au delà de cette limite, les risques pour l’humanité sont trop grands pour être encourus. Un peu comme si on vous disait “au delà de 150 km/h sur une départementale vous êtes à peu près sûr d’avoir un accident mortel”. La limitation à 2°C est donc EXTREMEMENT risquée et c’est la plus haute que l’on pouvait envisager. Au-delà, de nombreuses études sur les climats passés laissent présager un basculement à 3,5°C puis, par d’autres effets de seuil, un basculement à 6°C.(1)
Les pays du Sud, rassemblés dans le G77, par la voie de leur porte parole à Copenhague le Soudanais Di Aping, ont logiquement déclaré concernant la limitation du réchauffement à une température moyenne de 2°C “Pour l’Afrique, cela signifie 3,5 degrés de plus, c’est une sentence de mort.»

+ 2°C : un risque global
En effet le réchauffement n’est pas homogène sur la planète. En outre, les écosystèmes réagissent par pallier. Avant d’atteindre deux degrés, les écosystèmes seront déjà largement bouleversés et la répartition géographique des zones cultivables et habitables le sera aussi. Déjà, on estime à 300 000 le nombre de morts dû au changement climatique. A plus un degré, l’Ouest des Etats-Unis pourrait être frappé de sécheresses pérennes et les fermiers des hautes plaines pourraient se retrouver dans la situation que connaissent actuellement leurs collègues australiens qui en quelques années sont de plus en plus nombreux à devoir laisser leurs terres.
La géographie des Etats insulaires, dont les nappes phréatiques sont déjà touchées par la salinisation due à l’intrusion d’eau de mer, sera aussi redessinée bien avant d’atteindre 2°C. C’est pourquoi regroupés sous le nom d’AOSIS (Alliance of Small Island States), ces Etats demandent impérativement une limitation de la hausse des températures à 1,5°C.

Mais, contre l’avis du plus grand nombre de pays, contre la prééminence des dangers pour des peuples entiers et pour certaines de leurs propres populations, les pays industrialisés ont imposé l’objectif d’une limitation des températures à 2°C, qui leur semblait “la plus politiquement faisable”. Politiquement faisable aujourd’hui mais demain ? Quels risques politiques encourent-ils eux-mêmes ? Mais les chefs d’Etat ont décidément du mal à prévoir au delà de leurs échéances électorales.

Pour mesurer combien le risque encouru est grand, il suffit de savoir que la limitation des gaz à effet de serre de -25 à -40 % pour les pays industrialisés avant 2020, réclamée comme objectif à Copenhague, ne laisse qu’une chance sur deux de ne pas dépasser les 2°C selon l’avis des scientifiques.

J’en ai discuté avec quelques observateurs des ONG sur place “oui mais en dessous de 2°C ce n’est pas politiquement faisable”. Vraiment ? Ne nous voilons pas la face : si nous sommes capables de mettre en place les politiques structurantes pour limiter la hausse des températures à 2°C, qui nécessitent un changement radical de nos infrastructures énergétiques, de notre gestion des écosystèmes et de nos modes de production agricole, alors l’objectif de 1,5°C est tout aussi atteignable que celui des 2°C. La difficulté ne réside pas dans ces 0,5°C , elle réside dans le changement de paradigme que nous devons faire collectivement, citoyens, consommateurs, industriels et gouvernements locaux et nationaux. Pour le moment, les limitations promises par les Etats ou groupes d’état selon des bases volontaires, ne permettent même pas d’atteindre 20 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et ce sont en effet peut-être les limitations maximales que nous pouvons atteindre dans le paradigme actuel. Cela nous emmènera dans des réchauffements à 3°C, donc dans les niveaux de basculement des températures qui nous amènent tout droit à 6°C.

+2°C : déni de démocratie et greenwashing politique
Ce 2°C, affiché par un grand nombre de media de nos pays comme l’objectif consensuel à atteindre, voire l’objectif donné par les scientifiques n’émane non seulement pas des scientifiques mais même pas de l’ensemble des leaders politiques de la planète ! Il est l’objectif minimal auquel ont consenti les leaders des pays industrialisés, contre l’avis de la majorité des Etats et contre les intérêts de l’humanité et de leurs peuples au niveau national. C’est non seulement un déni de démocratie au niveau planétaire, puisqu’il enterre la voix majoritaire, mais c’est aussi un immense greenwashing politique : nous croyons collectivement qu’atteindre cet objectif nous placera en sécurité alors qu’il placera déjà la société mondiale au mieux dans le chaos, au pire dans des emballements de température ingérables.

La voix de la raison semble ici bien être celle des pays du Sud. Et c’est avec un grand cynisme -ou une grande ignorance- que les chefs d’Etat des 28 pays les plus puissants (et polluants-représentant 90 % des émissions de gaz à effet de serre) ont inclu, dans leur feuille finale, la révision possible de l’objectif de limitation des hausses de températures à 1,5°C en 2015 : il sera de toute façon trop tard.

(1) : Lire notamment l’excellent livre de Mark Lynas, 6°C, que va-t-il se passer ? Aux éditions Dunod.

» Article initialement publié sur Eco-Echos

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Appel au buzz: les impacts mondiaux du réchauffement en Arctique dépassent les prévisions http://owni.fr/2009/09/03/appel-au-buzz-les-impacts-mondiaux-du-rechauffement-en-arctique-depassent-les-previsions/ http://owni.fr/2009/09/03/appel-au-buzz-les-impacts-mondiaux-du-rechauffement-en-arctique-depassent-les-previsions/#comments Thu, 03 Sep 2009 10:51:24 +0000 Isabelle Delannoy http://owni.fr/?p=3193 Par Isabelle Delannoy, d’Ecolo-Info, co-auteur du film Home, réalisé par Yann Arthus-Bertrand.

Le WWF vient de sortir une étude compilant les études récentes sur l’Arctique. Elle confirme ce dont nous vous avions déjà parlé dans Ecolo-Info après l’échec des précédentes pré-négociations à Bonn (cf notre billet du 17 août, Copenhague : la moralité des pourparlers de Bonn): les estimations les plus pessimistes réalisées par les scientifiques ne cessent d’être dépassées et de plus en plus vite. La machine climatique semble bien être une boîte noire qui contient des éléments accélérateurs que nous n’avons pas identifiés ou dont nous sous-estimons l’action.

Cette étude du WWF vient à point nommé alors que les pré-négociations pour Copenhague se déroulent en ce moment à Genève. Seule une levée massive de la population peut conduire les dirigeants à prendre les mesures qui s’imposent en décembre. ET CE N’EST POUR L’INSTANT PAS LA VOIE QU’ILS PRENNENT.

Le climat des vingt prochaines années est joué. Mais celui de la fin du siècle dépend de nous. Limiter le réchauffement à deux degrés implique de limiter par deux les émissions d’ici à 2050 à l’échelle planétaire (c’est à dire de 80 % pour les pays industrialisés)?* Ceci est une fourchette basse. De nombreux scientifiques commencent à parler de 50 % avant 2020. C’est à dire encore d’une diminution de 80 % pour les pays industrialisés.

80 pays se sont déjà alliés pour demander un accord permettant de ne pas dépasser une hausse des températures de 1,5°C à l’échelle de la planète. Nous en sommes déjà à près de 1°C. A Bonn, il y a 15 jours, les pays du Nord, nos pays, historiquement responsables leur ont claqué la porte au nez. Comment pourrons-nous continuer à vivre ensemble sur cette planète de plus en plus petite si nous ne faisons pas face à nos responsabilités? Vers quelles tensions à l’échelle globale nous avançons-nous?

Leurs conclusions dressent un tableau vraiment inquiétant” explique le Dr Martin Sommerkorn, conseiller scientifique sur le changement climatique pour le programme Arctique du WWF. “Ce que révèle ce rapport, c’est que le réchauffement de l’Arctique constitue bien plus qu’un problème local, c’est un problème mondial. En clair, si nous ne maintenons pas l’Arctique à des températures assez basses, des populations des quatre coins du monde en subiront les effets.”

Nous savons par l’étude des climats passés que le climat est un mécanisme qui peut s’emballer. A partir d’une certaine température, l’accélération n’est plus contrôlable et emmène vers une Terre aux mécanismes littéralement inconnus. Les études géologiques ont montré contrairement à ce que l’on pensait que ce changement peut être très brutal et se réaliser en quelques décennies. Tout montre que nous nous avançons vers cette phase. Nous n’en avons pas la mémoire car ces changements climatiques ne se sont pas passés du temps de l’homme, qui n’a que 200 000 ans sur une Terre qui a 4,5 milliards d’années.

C’est pourquoi il me semble que cette information sur l’accélération du changement climatique, doit être diffusée le plus largement possible. Toute pression citoyenne pour ne pas tourner Copenhague en échec, est bonne à prendre et nécessaire. Copenhague commence le 9 décembre. Il est temps de se mobiliser.

Vous avez un blog ? Diffusez ce communiqué de presse. et si vous ne bloguez pas, vous avez bien un mail et un carnet d’adresse ! Buzzez…!

++ Notes ++

* jean Jouzel : interview donnée au Télégramme, le 5 janvier 2009

++ Liens ++

Le réchauffement en Arctique constitue une bombe à retardement car la fonte des glaces risque de provoquer un relargage de gaz à effet de serre et une montée des eaux menaçant 1/4 de la population mondiale. C’est ce que nous apprend le nouveau rapport du WWF.

Le rapport “Les rétroactions du climat en Arctique: implications mondiales” publié aujourd’hui, souligne les conséquences mondiales désastreuses du réchauffement de l’Arctique qui s’avèrent bien plus graves que les prévisions précédentes. Ce rapport inédit rédigé par des scientifiques leaders dans le domaine, fait le point sur les connaissances actuelles sur le réchauffement de l’Arctique.

Leurs conclusions dressent un tableau vraiment inquiétant” explique le Dr Martin Sommerkorn, conseiller scientifique sur le changement climatique pour le programme Arctique du WWF. “Ce que révèle ce rapport, c’est que le réchauffement de l’Arctique constitue bien plus qu’un problème local, c’est un problème mondial. En clair, si nous ne maintenons pas l’Arctique à des températures assez basses, des populations des quatre coins du monde en subiront les effets.”

L’Arctique en état de fièvre

Le rapport montre clairement que de nombreuses rétroactions liées aux bouleversements du climat de l’Arctique rendront le dérèglement climatique mondial bien plus grave que ce que nous indiquaient les projections les plus récentes, notamment celle du dernier rapport du GIEC en 2007.

La fonte spectaculaire des glaces de mer – qui est deux fois plus rapide que la moyenne mondiale – influencera radicalement la circulation atmosphérique et les conditions météorologiques en Arctique et dans le monde. Cela pourrait changer radicalement le climat (températures et précipitations) en Europe et en Amérique du Nord, affectant ainsi l’agriculture, les forêts et les réserves d’eau.

Le dégel des sols et zones humides : une bombe à retardement dont le compte à rebours est déjà amorcé

Les sols et zones humides gelés contiennent deux fois plus de carbone que l’atmosphère. Etant donné le réchauffement en Arctique, ces sols vont fondre et relarguer du dioxyde de carbone et du méthane dans l’Atmosphère, à des rythmes bien plus rapides. Les taux de méthane dans l’atmosphère, un gaz à effet de serre particulièrement puissant, ont augmenté ces deux dernières années. Cette augmentation semble liée au réchauffement de la toundra septentrionale.

L’élévation du niveau des océans qui s’accélère

Cette étude du WWF, première en son genre, qui intègre le sort des calottes glaciaires du Groenland et de l’Ouest de l’Arctique dans des prévisions de niveau mondial des mers, conclut que le niveau des mers risque fortement de s’élever d’au moins un mètre d’ici à 2100 (plus de deux fois plus que ce que prédisait le rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat). Les inondations provoquées par ce phénomène dans les régions côtières toucheront plus d’1/4 de la population mondiale.

Selon le Dr Sommerkorn “ce rapport montre qu’il est urgent de ralentir les émissions de gaz à effet de serre tant qu’il est encore temps. Si on laisse l’Arctique devenir trop chaud, il n’est pas sûr que nous puissions garder ces rétroactions sous contrôle“.

Voir l’interview video du Dr. Sommerkorn, ainsi que plusieurs vidéos d’illustration

En décembre 2009, les gouvernements de 191 pays vont se rencontrer à Copenhague pour le cycle final de négociations pour un nouvel accord mondial sur le climat. Les négociations à Copenhague doivent approuver un nouveau cadre légal pour une action mondiale sur le climat à partir de 2013. Ce cadre devra garantir des réductions d’émissions bien plus fortes et rapides de la part des pays industrialisés, et le financement destiné à permettre aux pays en développement de prendre également des mesures pour le climat. Nous n’avons plus le choix, face à l’ultimatum climatique nous devons agir.

Il faut tenir compte de ces signaux de l’Arctique, et prendre les mesures nécessaires à Copenhague en décembre prochain pour parvenir à un accord qui limite rapidement et efficacement les émissions de gaz à effet de serre” déclare James Leape, Directeur Général du WWF International.



> Article initialement publié sur Ecoloinfo.com

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